5 Juillet 2021
Le petit patrimoine ou patrimoine populaire est partout. Ne voyez aucune connotation péjorative dans cette appellation, juste la traduction d’un ancrage profond dans nos racines et notre quotidien . Il est notre bien commun et nous sommes tous riches de cet héritage ; lavoirs, pigeonniers, croix de chemin, fontaines, chapelles, métiers à ferrer, poids publics ... se fondent dans le paysage. Ils connaissent hélas des destins divers : devenus figures de proue des circuits touristiques pour certains, détruits au profit d’une construction neuve, ou soumis inexorablement aux affres du temps. Aiguiser notre regard pour les sortir de l’oubli et les préserver ; c’est l’ambition de le chronique que vous retrouverez tous les 15 jours, dans la Dépèche du midi du dimanche à travers mon regard, celui d’une passionnée qui n’a de cesse que de faire partager cette passion. « Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. » La phrase de Marcel Proust prend tout son sens .
Pour son premier rendez-vous, c’est un élément utilitaire de nos campagnes, témoin d’un passé agricole riche et intense qui attire « l’oeil de Diane » : le poids public ou la bascule publique, en l’occurrence celle de la commune du Fousseret. C’est une petite maison toute de brique vêtue qui interpelle le passant à l’entrée de la commune . Ses deux fenêtres en arceaux sont signées des noms du maire « Rochefort » et de son adjoint « Tournan » . Il s’agit de l’ancienne bascule publique, ou poids public construit en 1882 et situé stratégiquement à proximité de la place du Paty . Etymologiquement, un pati, patis ou patus est une zone de paturage . En l’occurence la place du Paty au Fousseret était le dernier lieu de « pacage » pour le bétail puisque s’y tenait la foire aux bestiaux.Au XIXème siècle, les foires étaient légion et le poids public , un outil indispensable pour entamer les négociations et concrétiser les transactions ! Il servait au pesage du bétail et des objets de négoces. Elle a fonctionné jusque dans les années 1970. Une photo immortalise la dernière pesée : celle des bœufs « gascons » de mon grand-père, Jean Masclary, effectuée par Anna Cazaux, préposée au pesage. Officier assermenté , le peseur s’occupe des opérations et délivre les documents officiels.